lundi 24 décembre 2007

Un peu d'histoire

LES TAÏNOS:
Les Amérindiens Taïnos ont payé cher leur nature pacifique.
Massacrés voilà plus de cinq siècles, la mémoire de ces habitants du Nouveau Monde a cependant traversé les âges, livrant certains de ses secrets grâce aux traditions conservées par une poignée de descendants.


"Représentation d'un Taïno".


Les Taïnos sont les Amérindiens les plus nombreux. Descendants des Arawaks originaires d’Amérique du Sud, repoussés vers le nord des Antilles par les Karibs (indiens caraïbes cannibales) ils occupent les Grandes Antilles qui s’étendent des Bahamas jusqu’à Porto Rico, en passant par Cuba et Haïti (Ayti en langue taïno).
Ils font partie des peuples sédentarisés, travaillant la terre et vivant en communion avec la nature.


"Reconstitution d'un champ taïno cultivé".

Ignorant tout commerce, pratiquant peut-être le troc, les Taïnos vivent en symbiose avec la nature, consommant uniquement ce dont ils ont besoin. Bons cultivateurs, ils vénérent chaque récolte et offrent à leurs dieux, en signe de remerciement, les premiers fruits de la saison.



LA SOCIETE TAINO:

La société taïno est structurée. Elle repose sur l’équilibre de quatre castes distinctes:
Les Naborias: travailleurs chargés des travaux agricoles.
Les Nitaïnos: caste supérieure qui ne travaille pas la terre.
Les Bohiques: caste d'initiés, chefs spirituels qui font office de chamans.
Le Cacique: chef suprême du village ou d'une région.

Les tribus, rassemblant parfois quelques milliers d'individus, vivent en villages organisés.
Le village est bâti autour d'une place rectangulaire, le "Batey".
Il regroupe de grandes cases circulaires, les "Bohios", culminant entre 8 et 12 mètres de haut et pouvant abriter plusieurs familles.
Le Bohio, où le Cacique vit avec sa famille, se distingue des autres par sa forme rectangulaire.


"Un village taïno reconstruit".


"Le Batey, place de village".


"Caney (case rectangulaire) rectangulaire de cacique".


"Bohios (cases rondes) de village".



LA RELIGION TAINO:

La religion des Tainos repose sur les deux principes à l'origine de leur monde , le bien et le mal, ainsi que sur des croyances animistes et l’existence de dieux multiples, les "Zémis".


"Zémi trigonolythe".

Les Zémis sont sont représentés par des idoles et fétiches en pierre, en nacre, en os: le trigonolythe ou pierre à trois pointes en est le plus célèbre. Les trois versants de la pierre représenteraient l’Homme (1), la Grotte (2), et la Nature (3), comme une trinité fondatrice.

Il y avait deux dieux suprêmes:

- Yúcahu, qui signifie en langue Taïno "esprit du manioc", est le dieu de la mer et de la culture.

- Atabey, mère de Yúcahu, est la déesse des eaux douces et de la fertilité.

Il existe dans la religion des Taïnos d’autres dieux moins importants :

- Baibrama est un Zémi révéré pour son aide dans la culture du manioc et de la guérison des personnes par son jus toxique.
- Boinayel et son frère jumeau Márohu sont les Zémis de la pluie et du beau temps.
- Guabancex estt la déesse des tempêtes (cyclones).
- Coaybay est le Zémi de la terre des morts.
- Opiyelguabirán, mi-chien mi-humain, est le Zémi qui veille sur les morts.
- Juracán, Zémi populaire des ouragans n’est que le mot ouragan dans la langue Taíno.

Certaines cérémonies,les "Kobras", se déroulent dans des grottes sacrées d'où l'homme serait originaire. Elle sont réservées aux initiés, Bohiques et Caciques.




"Bohique ou chaman préparant une cérémonie"


Les "Raïtos",autres rituels religieux plus festifs et conviviaux, regroupent l’ensemble de la tribu sur la place du village.



"Raïto"


L’Art, la Culture et la Religion se mélangent sans cesse. Sur le corps des femmes et des hommes qui vivent nus, chaque alliance de couleurs peintes a un sens.
Ainsi, le noir, le blanc, le rouge et le jaune les protègent des mauvais esprits.



"Peintures corporelles Taino"




LES CONQUISTADORS:


"Christophe Colomb"

Lorsque la petite escadre composée de la Santa Maria, la Pinta et la Niña atterit le 12 octobre 1492, après une longue traversée, sur une plage des Bahamas dans l'ile de Guanahani (San Salvador), Christophe Colomb et ses marins sont persuadés d'avoir atteint les Indes!


"La Santa Maria, caravelle amirale de Colomb"

Du 12 au 27 octobre Colomb navigue dans les Bahamas.
Le 28 il aborde à Cuba.
S’enfonçant à l’intérieur des terres les conquistadors découvrent un peuple d’Indiens pacifiques vivant nus, le corps peint, qui répètent en signe de bienvenue le mot « taïno » croyant voir arriver des dieux.
Et c'est ainsi que Colomb et ses hommes les nommeront par la suite.
Continuant son périple, Colomb explore la cote sud-est de Cuba jusqu'au début du mois de décembre.
Le 6 décembre,il arrive en Haïti au Môle St Nicolas, et le 20 dans l'actuelle Baie de l'Acul après avoir reconnu l'Ile de la Tortue.


"Arrivée de Colomb en Haïti".

La vie paisible des Taïnos vient de prendre fin ce jour de 1492 où les Espagnols débarquent sur les îles caribéennes.
Ils pillent sans vergogne et réduisent les Amérindiens en esclavage.
Devant les mauvais traitements, les Caciques se rebellent. Mais les armes puissantes des conquistadors auront raison tant des Taïnos que des belliqueux Karibs (Caraïbes)des petites Antilles.
Le génocide des Amérindiens sera vite consommé.


AYTI (HAÏTI):
En 1492, lors de l'arrvée ce Christophe Colomb, l'ile d'Ayti (qui veut dire hautes montagnes en langue taïno)) est organisée en cinq caciquats (royaumes):
- Magua, au nord-est ayant comme cacique Guarionex;
- Marien, au nord-ouest (du Môle St Nicolas au Cap Haïtien), cacique Guakanagarik;
- Xaragua, au sud-ouest avec la reine Anacaona;
- Maguana, au centre, cacique Caonabo;
- Higuey, au sud-est avec le cacique Cotubanama.

Le peuple Taïno à cette époque compte probablement un quart de million d'hommes d'après le Dominicain Bartolome de Las Casas, membre de la première expédition de Colomb.
Dix ans plus tard il n'en reste que quelques centaines.
En dépit des efforts de Las Casas qui, à son retour en Espagne à l'issue de la "Controverse de Valladolid", fait reconnaître les Amérindiens en tant qu'hommes possédant une âme et fait interdire l'esclavage, le génocide se poursuit. Il se termine par le supplice de la reine Anacaona brûlée vive sur une croix sur ordre du Gouverneur espagnol Ovando.
Ce génocide ouvre la voie à l'achat d'esclaves aux rois de la côte africaine du golf de Guinée et à l'organisation de la traite qui s'en suivra.

Sources:
Jacques Kerchache, "L'art Taïno".
Barbara Laup, Janvier 2006; extrait du documentaire : "Sur la trace des Taïnos" (Production RFO, septembre 1994).
République Dominicaine Live, les Taïnos.
B. de Las Casas, "Histoire des Indes".

Aucun commentaire: